L’Association mauritanienne de lutte contre la tuberculose et le Sida ( AMALUTS) a organisé, le jeudi 03 octobre 2024, un atelier de sensibilisation et de vulgarisation sur la loi antitabac, au profit des associations de la société civile à l’hôtel Nouakchott.
Après l’ouverture officielle des travaux, effectuée par la coordinatrice de AMALUTS, Mme Hindou Mint Noemane, qui a dressé l’état des lieux et le niveau atteint dans le cadre de la mise en œuvre de loi. Ensuite, elle a lancé le débat dans une approche partipative et inclusive.
Elle est revenue sur certains articles de lois : l’article 6 se rapportant au comité national de lutte antitabac, 7 sur le Fonds National de lutte antitabac, l’article 18 sur la protection des enfants, 18 sur les objets rassemblant, 20 sur les distributeurs automatiques, 21 sur l’interdiction de la vente de produits du tabac, 22 sur l’interdiction de la distribution gratuite, 23 sur les points de ventes, 24, la livraison postale,25, le commerce illicite des produits tabac,26 avertissement sanitaire, 34, interdiction de la publicité, 35, Interdiction du parrainage, du sponsoring et de la responsabilité sociale des entreprises par l’industrie du tabac, 38, lieux publics et lieux de travail , 39 moyens de transport, 40 signalétique d’interdiction de fumer, 41, aide au servage tabagique entre autres articles de loi antitabac.
L’assistance a en suite eu droit à une brillante intervention du chargé de projet de lutte antitabac à l’OMS en Mauritanie Mr Kissima Tandia pour enrichir le débat. Mme Tandia a souligné la nécessité de l’application de cette loi, la révision de certains articles et la redynamisation du comité national de lutte antitabac pour coordonner les activités de lutte antitabac, et assurer la mobilisation des ressources financières nécessaires pour financer les activités à mener.
En effet, ce comité a été créé ainsi que le Fond de lutte antitabac en 2019. Ce comité national est bien sûr sous la tutelle du ministère de la santé .
Mme Aissata Niang , assistante de coordinatrice a fait une intervention sur les objectifs de l’atelier et les résultats attendus. Elle a rappelé que cet atelier vise à sensibiliser les OSC que les stratégies de mise en œuvre la loi antitabac, par sa vulgarisation et la discussion de ses articles en vu de les actualisés pour mieux doter la société civile de connaissances et d’informations par rapport la dite loi.
Cela permettra a-t-elle dit, à la société civile de défendre la législation antitabac en favorisant une meilleure application du processus , d’élaboration des politiques antitabac par le renforcement des capacités dans le cadre du plaidoyer/ lobbying en vue d’accélérer la mise en œuvre de la loi.
Ainsi cet atelier a souligné Mme Aissata Niang permettra de divulguer le contenu de la loi, sensibiliser sur les méfaits du tabac sur la santé, l’environnement et le développement socio-économique.
Il est également attendu de cette atelier, l’élaboration d’une feuille de route pour le suivi et l’appui à l’adoption rapide de l’article 7 stipulant, la création du fond de lutte antitabac qui a été élaboré depuis 2019.
Au cours des échanges fructueux et objectifs, les participants ont évoqué plusieurs questions liées à cette lutte aussi bien au niveau institutionnel qu’au niveau du comportement des individus quotidiennement à la maison, dans la rue, dans les espaces publics, les établissements scolaires, les bureaux, les transports en communs, etc.
Certains produits dérivés du tabac telles que les cigarettes électroniques, la chicha entre autres, ont été évoquées comme pratiques étrangères à notre société, bien que le fait de fumer ne soit pas mal vu. Au contraire, cela fait partie de nos pratiques socio-culturelles.
Des modes de lutte contre le tabac en Afrique de l’Ouest ont été évoqués, à titre d’exemple les paquets de cigarettes neutres pour décourager les fumeurs, la nécessité d’imposer aux vendeurs de tabac d’indiquer sur les paquets de cigarettes, la mention : » le tabac est dangereux pour la santé », l ‘interdiction de fumer dans certains endroits notamment les hôpitaux, les locaux administratifs, ou lieux fréquentés par les citoyens couramment et aussi la mobilisation générale pour que le décret d’application de la loi antitabac en Mauritanie soit promulgué.
Selon les intervenants, les statistiques recentes font état de 16% d’enfants touchés par le tabagisme, d’où l’urgence d’introduire un module de sensibilisation sur les dangers du tabac sur la santé.
Les travaux ont été clôturés, par la mise en place d’une plate-forme via watsap, d’échanges d’informations et d’expériences, de discussions et de transferts de bonnes pratiques, entre les acteurs engagés dans la lutte antitabac pour l’élaboration d’un plan d’action de plaidoyer et de lobbying pour accélérer la mise en œuvre de la loi antitabac en Mauritanie.
Mariya Traoré