Notre compatriote, Fousseynou Coulibaly membre de l’Association d’Ingénieurs (IET – Institution of Engineering and Technology) en Angleterre dont vous avez découvert le parcours récemment sur Cridem-https://cridem.org/C_Info.php?article=760349 – a hissé haut le drapeau national à plus de 4000 km de la Mauritanie.
En effet, ce génie Mauritanien peu connu dans son pays a été choisi comme ambassadeur pour faire une présentation relative à sa spécialité : l’aéronautique et l’aérospatiale.
Cet exposé est destiné aux étudiants, écoliers et élèves issus de plusieurs horizons de l’Angleterre, à l’occasion du 06 Novembre 2022, journée nationale des Ingénieurs au Royaume-Uni, créée par la Royal Academy of Engineering, cette année célébrée avec anticipation, le 02 Novembre.
La manifestation a été organisée avec la collaboration de toutes les Universités Anglaises et des Grandes Entreprises d’Ingénierie afin de promouvoir la passion pour le métier d’Ingénieur, auprès de jeunes élèves qui rêvent un jour faire partie de cette grande famille fascinante et séduisante.
Patriote dans l’âme le jeune ingénieur a saisi cette occasion rare pour mettre à l’honneur son village d’origine, Wompou – situé dans la région du Guidimakha, à 50 km de Sélibaby – ; et partant la « patrie Mauritanie » qu’il porte dans le cœur comme viatique à toute épreuve.
Ainsi, Fousseynou a eu l’ingénieuse idée de présenter l’Embraer ERJ-175 immatriculé 5T-CLO, de la compagnie Mauritania Airlines International, la compagnie nationale pour le transport aérien.
Cet appareil est baptisé « Wompou », du nom du village dont il est originaire.
Cet avion est un bijou de l’aviation moderne, la Mauritanie dispose de deux modèles du genre dans sa flotte; elle est le premier opérateur du type dans toute l’Afrique.
Fabriqué par le constructeur Brésilien Embraer (Empresa Brasileira de Aeronautica), le premier modèle a été livré le 27 Avril 2019 à la compagnie nationale, Mauritania Airlines International.
Au cours de sa présentation, M. Coulibaly a édifié l’assistance sur les différentes caractéristiques de l’avion « Wompou » : 32 mètres de long pour une envergure de 26 mètres avec une queue qui culmine à 10 mètres du sol.
Il peut transporter jusqu’à 88 passagers sur une distance franchissable de 2,897 km, le jet est propulsé par deux turboréacteurs développant chacun 62 kilonewton de poussée (soit 45,000 chevaux !) qui lui permettent d’atteindre sa vitesse commerciale maximale de 875 km/h dans le ciel.
La sécurité est selon le spécialiste, le critère fondamental et la première considération lorsque les ingénieurs conçoivent un avion comme « Wompou » : il est conçu de manière à prévenir à la fois les pannes et fournir une protection dans le cas improbable d’une défaillance technique.
C’est pourquoi chaque système essentiel au fonctionnement sûr de cet appareil dispose d’un backup (une redondance), et dans certains cas de plusieurs backups : la redondance consiste à doubler un système de façon à ce qu’en cas de défaillance unique, qu’il y ait toujours une alternative.
Ainsi, les systèmes critiques sont séparés par fonction et par espace, de sorte que la perte d’un système n’entraîne pas la perte de son backup : Wompou est un avion dit biréacteur c’est-à-dire qu’il peut décoller, voler et atterrir en toute sécurité, même en cas de panne de l’un des deux moteurs.
Dans son exposé, Fousseynou a indiqué que « Wompou » est le fruit d’une aventure humaine et d’une prouesse technique et technologique. C’est une machine très complexe composée de millions de pièces et nécessitant la collaboration de centaines d’entreprises à travers le monde et de milliers d’hommes et de femmes hautement qualifiés pour lui donner vie.
Dans un style pédagogique, l’ingénieur a pris l’exemple du Boeing 777, dont la construction est une aventure humaine : la collaboration de 900 fournisseurs pour fabriquer et assembler les 3 Millions de pièces qui composent l’avion ! Chaque moteur de l’avion est composé de 35,000 pièces uniques.
L’assistance a découvert non sans étonnement que l’ordinateur qui est installé à l’intérieur de chaque moteur est composé lui-même de 14,000 pièces ! Il y a en tout 1,100 ordinateurs dans le Boeing 777 pour faire les calculs lui permettant de voler.
Fousseynou a précisé que le Boeing 777, le « grand-frère », de « Wompou » est l’une des merveilles de l’ingénierie moderne.
Rolls-Royce en Angleterre auquel appartient notre compatriote, a la lourde responsabilité de concevoir les moteurs d’avions ainsi que les ordinateurs de vol permettant de les contrôler.
Cette institution prestigieuse est en perpétuelle quête d’amélioration continue en étant à l’avant-garde de la technologie aéronautique de pointe afin de transporter l’humanité toujours plus loin et de façon toujours plus sûre.
Insistant sur l’aspect sécurité dans la fabrication des avions, Fousseynou a expliqué que le décollage et l’atterrissage sont les phases les plus dangereuses de l’exécution d’un vol d’avion qui comprend trois phases : décollage et montée en croisière, croisière, descente, approche et atterrissage.
Il a rappelé que si les taux d’accidents mortels d’avion de 1962 étaient couplés au taux de départs d’aujourd’hui, il y aurait un accident d’avion majeur tous les deux jours; précisant que le niveau actuel de sécurité aérienne est donc le résultat de changements graduels dans la façon dont les aéronefs sont construits, entretenus, équipés et exploités.
Ce niveau de sécurité a indiqué notre compatriote est le fruit de prouesses réalisées par des moteurs comme le Trent XWB, un très puissant turboréacteur conçu par les équipes de Rolls-Royce : c’est grâce à ce turboréacteur, le plus long vol commercial au monde, plus de 18 heures de vol sans escale, de Singapour à New York est alimenté avec succès a-t-il conclu.
Seyré SIDIBE