Kassataya – Plus de deux mois après la suspension du dialogue politique par la commission préparatoire, les observateurs s’interrogent sur le silence du chef de l’exécutif pourtant attaché à l’apaisement politique. C’est un effacement politique inquiétant à la veille des élections de 2023 avec la présidentielle en ligne de mire.
Ce sentiment des observateurs est partagé par les Mauritaniens qui ont l’impression qu’après trois ans de gouvernance de Ould Ghazouani que le pays marche à tâtons et à coup de chiffres pour justifier un bilan considéré mitigé avec en toile de fond une incurie dans les finances publiques pillées par les prévaricateurs de l’administration et l’instrumentalisation des 77 pour cent de projets de développement réalisés alors que la pauvreté et la misère gagnent du terrain au point de s’attendre à de graves famines et une inflation insupportable pour les ménages démunis.
La suspension du dialogue politique ne donne pas beaucoup d’espoirs à une sortie de crise politique dont la durée fait craindre l’instabilité politique qui se profile à l’horizon au regard de la tension sociale aggravée par l’inflation des denrées alimentaires et les carburants qui risque de se prolonger jusqu’en 2023, l’année des élections législatives, municipales et régionales.
Le retour du pouvoir à la table des négociations souhaité par l’opposition est la dernière chance pour que le président Ould Ghazouani évite le chaos aux Mauritaniens. Son silence depuis plus de deux mois est un effacement politique qui pourrait avoir un effet de boomerang. L’absence de réponse est une grave erreur politique qui pourrait lui couter cher.
Cherif Kane