Faites attention à ceux qui vous entourent, vous flattent, vous portent aux nues, puis vous abandonnent à la première secousse. Dans nos configurations politiques, le terrain est souvent un champ de bataille féroce et impitoyable, où les rapports de force dictent la loi. C’est un espace miné, cruel et sans pitié, où la naïveté se paie au prix fort. Trop souvent, lorsque l’orage gronde, il n’y a personne pour vous défendre ni pour vous aider à tenir tête aux vents contraires.
Le pouvoir n’est pas une simple affaire de gestion technique ; c’est avant tout un jeu de stratégies, d’anticipation et d’affrontements. Administrer ne suffit pas : il faut savoir manœuvrer, frapper -décidément- quand il le faut et se retirer avant qu’il ne soit trop tard. Ceux qui oublient cette règle sont broyés, ceux qui idéalisent le pouvoir finissent trahis. Dans cette arène, avoir raison ne suffit pas : il faut savoir imposer sa raison.
Mais au-delà des intrigues, des trahisons et des luttes intestines, demeure un espoir : la génération à venir. Elle sauvera la Mauritanie de tous les -ismes, sauf du patriotisme. Du moins, je l’espère ! Cette génération ne doit pas voir la politique comme un tremplin, ni comme un moyen d’ascension sociale. Elle ne doit pas bâtir son avenir sur la politique, mais plutôt faire du devenir du pays un moteur puissant à travers les études et la formation.
Elle doit s’investir dans tous les domaines essentiels : les secteurs techniques, l’agriculture, l’industrie, la finance, la médecine, le social… bref, dans toutes les sphères vitales qui structurent un État fort et autonome. C’est en bâtissant un projet de société inclusif, débarrassé de toute forme d’idéologie aliénante et de domination de l’humain par son semblable, que la Mauritanie pourra réellement avancer. Il faut que les institutions remplissent enfin leur rôle et servent l’ensemble des citoyennes et citoyens, sans distinction.
Je ne suis pas utopiste, je crois -simplement- que ensemble nous devons y parvenir. Et je crois fermement que la génération future fera ses preuves. Elle est en train de se construire, d’apprendre, de comprendre, et elle fera le nécessaire pour transformer notre pays. Pas en une « Suisse de l’Afrique de l’Ouest », comme l’avait rêvé le premier président mauritanien, mais en un pays profondément inspirant, où la prospective, la justice et l’innovation régneront.
Souleymane Sidibé