Le mouvement Ganbanaxu Fedde, longtemps marginalisé et combattu, semble gagner en légitimité. La participation des députés Soninké, tels que Sidney Sokhona et Tombé Hamara Camara à un atelier de sensibilisation contre l’esclavage par ascendance, organisé par le mouvement, ce 08 septembre 2024 à Nouakchott, en est une preuve. Leur présence montre que le combat abolitionniste Soninké n’est pas infondé.
Cependant, cette participation, bien qu’encourageante, reste insuffisante. Aucun de ces élus n’a encore dénoncé explicitement l’esclavage héréditaire ou le féodalisme qui persiste au sein de la communauté Soninké. Certains sont même accusés d’être complices de ce système. Depuis six ans, la communauté Soninké est divisée entre défenseurs du statu quo féodal et abolitionnistes, sans que les leaders politiques n’interviennent pour réconcilier ces factions.
La lutte contre l’esclavage et ses séquelles nécessite une volonté sincère. Au-delà de la visibilité lors d’événements, il est essentiel d’appliquer rigoureusement les lois existantes pour éradiquer ces pratiques discriminatoires.
Lamine Fofana
