Etranger, est-ce une identité ?

Etranger, est-ce une identité ?

Il vaut mieux ne pas être étranger de peau noire par les temps qui courent chez moi. Et pourtant, chez moi était réputé être terre de Bissimallah, Bissimillama, terre de merhebeu et de wekheryert jusqu’à adjonction de kebireu. L’hospitalité dans toute son expression et dans sa diversité culturelle.

Mais tout est en train de basculer.
Pogrom, contrôles aux faciès et comme souvent avec un excès de zèle que la loi ne tolère point.
C’est juste l’expression idéologique et politique du représentant de l’Etat. Un agent » imbu de sa naissance » de sa position et dont l’impunité est assurée à vie fait appliquer la loi à sa manière.

Étranger, ce vocable est ces derniers temps, en Mauritanie assimilé à une identite subsaharienne. Un Noir, noir de peau.
Un clandestin ni plus ni moins.
Un candidat potentiel à l’émigration.
Un suspect. Un coupable . Un brigand. Un misérable. Un pestiféré.

Étranger, c’est juste un soupçon. Une appréhension. Un étranger, c’est juste un inconnu.

Chacun est inconnu quelque part. Chacun est étranger quelque part, parfois même au milieu des siens.

Étranger, le mot est jeté comme un projectile .
Les rescapés du recensement biométrique, sont encore titillés. Blessés dans leur honneur par un compatriote qui se substitue à l’État, en traitant parfois des halogènes d’étrangers. Un amalgame et une confusion volontaires qui presagent de mauvais jours.

Étranger, vous l’êtes sans même décliner votre identité. C’est écrit sur votre front. Votre accent fait de vous chez vous un étranger.

Étranger, tout le monde est étranger.
Chacun a déjà était appelé étranger.
Étranger, ne saurait être une insulte.
Étranger, n’est pas toujours un aventurier, un personnage errant .

L’étranger d’Albert CAMUS, n’était pas musulman à ce que je sache. Mais avait compris que la vie était absurde. Nous sommes de passage. Rien ne nous appartient ici bas. Tout est éphémère. Tout est finitude.

A-t-on oublié ce principe sacro-saint de l’islam. Aimons -nous le temps d’une vie. Cultivons l’amour et la fraternité. Nous sommes tous’Ici et d’Ailleurs.

Seyré SIDIBE

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