L’assassinat barbare de l’activiste Souvi Ould Cheine a révélé au grand jour que l’injustice est le choix de quelques brebis galeuses en Mauritanie. Le peuple a montré et exprimé son rejet de l’infamie dans un sursaut patriotique et populaire .
Personne ne s’attendait à une telle réaction tellement la fracture entre les Mauritaniens était devenue béante et abyssale : l’unité nationale la grande grabataire fait de la résistance à tous les remèdes et soins administrés. Le peuple a exprimé avec véhémence son mécontentement contre les politiques nocives et injustes, contre la discrimination, et la violence des plus puissants.
Le cadre choisi pour commettre cette forfaiture, les présumés exécutants et commanditaires jettent une image hideuse, honteuse voire diabolique sur l’une des institutions censées être plus proches des citoyens pour défendre et assurer leur sécurité et celle de leurs biens.
On ne finira jamais de parler de ce crime au regard de sa désinvolture portant la signature de l’impunité, en narguant la justice et même de la morale. Mais la réponse du peuple était sans équivoque à la mesure de l’insolence et de l’insouciance de la forfaiture. Ce crime odieux et épouvantable a écorné l’image de notre pays, porté un coup dur à l’Etat de droit et la démocratie alors que le contexte national était jusque- là marqué par la stabilité et l’apaisement.
Aux cris de condamnations et de réprobations du peuple, en descendant dans les rues et en occupant l’espace public virtuel des réseaux sociaux, dès les premières minutes de l’assassinat de Souvi Ould Cheine, les Autorités étaient presque résignées à « parler le langage de vérité ».
En effet, face à la colère et à la virulence de la rue, il fallait tenir un discours soutenable, raisonnable et rationnel pour contenir le déchaînement d’une population qui a dit haro sur l’injustice et l’impunité.
Souvi Ould Cheine est mort en martyr. Il a été accompagné à sa dernière demeure en héros et mise en terre en héros. Le héros, c’est finalement celui qui défend les causes justes, et qui se sacrifie pour celles-là de manière désintéressée, et finit par être sanctuarisé ou sanctifié, par le peuple en guise de reconnaissance, Ould Cheine est de cette trempe d’homme.
Qu’Allah ait pitié de son âme !
Seyré SIDIBÉ