Rétablir la confiance entre citoyens et FDS par la création d’un Centre de droit de l’homme à la mémoire de Souvi Ould Cheine

Rétablir la confiance entre citoyens et FDS par la création d’un Centre de droit de l’homme à la mémoire de Souvi Ould Cheine

La mort brutale de l’activiste SOUVI Ould Cheine  dans le Commissariat de police de DAR-NAIM2, le 10 février 2023, n’en déplaisent à certains, ne peut-être considérée comme un acte isolé. C’est assurément un acte de trop et plus pour ce commissariat tristement célèbre pour être un lieu de violation des droits humains où la torture est une pratique courante et banalisée. 

Le  drame du 10 février, nous aura démontré que l’unité nationale en Mauritanie est bien loin des affabulations que voudraient lui prêter quelques extrémistes, puisant leur haine dans une idéologie sectaire qui compromet dangereusement la cohésion du pays. 

Malgré, les innombrables chocs qu’elle a subis cette unité reste notre dernier rempart, l’unique bouée de sauvetage pour un pays assis sur du volcan. Cette citadelle est fortifiée par des âmes rares de l’espèce de Ould Souvi dont les dernières paroles appellent à l’unité et à la fraternité des Mauritaniens. 

L’interpellation macabre dont a fait l’objet le regretté Souvi, est une énième tentative de  vouloir « enterrer » définitivement les voix dissonantes et par voie de fait l’unité nationale. Si la pratique est monnaie courante, dans nos Commissariats, cette fois-ci la méthode utilisée est inédite, jamais égalée dans la cruauté. 

Le message était clair, c’est peut être le début d’une purge larvée au sein des militants et activistes des droits de l’homme, dont les plus engagés et convaincus sont en voie d’extinction: l’argent démon est souvent utilisé pour les amener à fléchir jusqu’à la compromission mais les incorruptibles doivent avoir un traitement différent. L’indignation était le sentiment le mieux partagé par les Mauritaniens. 

Dans ce contexte tumultueux, certains ont prédit l’imminence du chaos, tandis que d’autres et plus nombreux encore, s’efforçaient à orienter les esprits vers une démarche d’apaisement. Dans cette ambiance, les formulations d’apaisements étaient au créneau pour éviter l’embrasement. 

Mais comment donner son opinion tout en évitant de choquer? Cette alchimie n’était pas facile à élaborer! Tout le monde était aux aguets, les propos fusaient de partout et de toute part: incendiaires, revanchards surtout. Heureusement la retenue, la sagesse et la raison ont fini par prévaloir pour être le point d’orgue de la solution. 

A l’image de Khadijetou Khoubra Mint Jiddou Ould Chein, sœur du défunt qui a noté que l’engagement du président Ghazwani à se saisir personnellement du dossier de son frère est en soi satisfaisant et augure des lendemains meilleurs et prometteurs pour la suite du dossier. 

Au-delà des assurances données depuis le sommet de l’Etat, pour que justice soit  faite sur ce crime odieux, les autorités doivent prendre le taureau par les cornes ; en posant des actes forts, comme la transformation de ce Commissariat en Centre de formation pour nos FDS sur les questions de droits de l’homme. 

Cette structure sera également dédiée à la  mémoire de SOUVI Ould Cheine et toutes les victimes de violences policières. Une telle démarche a pour but de rétablir la confiance, et de créer une meilleure proximité entre le citoyen et membres de FDS. 

Une confiance précaire, fragile et quasi inexistante et dont les derniers espoirs viennent de s’éloigner avec la fin tragique de notre compatriote au Commissariat de Dar Naïm Il. Le futur Centre Souvi Ould Cheine, que nous invoquons de tous nos vœux,  aura pour vocation première de former en permanence tous ceux  chargés de la sécurité, ainsi que les ODH et OSC sur les notions de droit humain en vue d’éradiquer la violence et brutalité policières. 

Par ailleurs, il serait opportun de créer au sein des institutions de la police, comme de la gendarmerie des inspections générales, qui auront pour tâches de veiller et cadrer systématiquement toutes les insuffisances ou dérives inhérentes à la bonne marche de la mission l’organisation rationnelle de l’ordre public, confié à ces professionnels régaliens (IGPN et IGGN). 

A l’avenir, pour éviter d’éventuelles bavures policières,  tout prévenu doit,  impérativement, être assisté par un avocat commis d’office, par l’Etat ou un conseil durant toute la période de son interpellation jusqu’à la fin des procédures. 

Lamine Fofana.

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