Ould Ghazouani ne réalise pas ses promesses les plus importantes après quatre années de gouvernance

Ould Ghazouani ne réalise pas ses promesses les plus importantes après quatre années de gouvernance

Kassataya – A une année de la fin du quinquennat, les Mauritaniens se rendent compte que les promesses de leur président sur l’unité nationale et la cohésion sociale, l’Etat de droit, les libertés et la citoyenneté, la lutte contre la pauvreté, la gabegie et la corruption, l’accès à l’Etat-civil pour tous les citoyens, l’école républicaine. La liste est longue et en défaveur de Ould Ghazouani.

Parmi toutes ces promesses non tenues par le chef de l’Etat mauritanien, quatre sont fondamentales pour la cohabitation, l’Etat de droit, la citoyenneté, l’accès à l’Etat-civil et l’école républicaine.

Dès son investiture en 2019, le président Ould Ghazouani a fait de la consolidation d’un Etat de droit son cheval de bataille pour l’égalité entre tous les Mauritaniens avec une justice pour tous.

Dès les premières heures du pouvoir, le citoyen Abass Diallo est tué par balles par une patrouille de l’armée dans le département de M’Bagne au Sud du pays. L’affaire renvoyée à la Gendarmerie est jusqu’à aujourd’hui sans suite.

La tentative de corruption de la famille par les autorités locales n’a pas marché. Deux ans après trois autres citoyens sont victimes de bavures policières.

Il s’agit de l’assassinat par balle du citoyen Mohamed Lemine à Boghé lors d’une manifestation pacifique contre la mort d’un autre citoyen à Nouakchott Oumar Diop à la suite d’une interpellation dans un commissariat du quartier dans la capitale. Auparavant c’est l’activiste des droits de l’homme Chouvi Cheine qui est assassiné dans un commissariat de police à Nouakchott.

Les 11 présumés criminels sont aujourd’hui devant un tribunal pénal de Nouakchott mais les observateurs ne sont pas dupes que c’est une affaire d’Etat. C’est la justice qui est pointée du doigt avec en toile de fond une dérive autoritaire du premier magistrat du pays qui empiète l’Assemblée nationale avec l’affaire du député Ould Bouya emprisonné pour offense au chef de l’Etat après la levée de son immunité parlementaire.

L’application de cette loi liberticide pour la protection des symboles de l’Etat est une grave atteinte aux libertés et contraire à la constitution.

Deux autres promesses qui concernent l’unité nationale et la cohésion sociale sont loin de voir le jour avec d’abord l’accès à l’Etat-civil pour tous les citoyens. La poursuite du génocide biométrique de son prédécesseur est un secret de polichinelle.

Après quatre années de gouvernance, les difficultés d’enrôlement des citoyens notamment dans la vallée, le Gorgol, le Brakna, le Guidimaka, le Trarza et à l’Est du pays sont significatives de l’enrôlement discriminatoire qui aggrave la cohabitation entre les différentes composantes nationales.

Ce talon d’Achille de la gouvernance est plus visible dans la construction de l’école républicaine à laquelle Ould Ghazouani appelle de tous ses vœux.

La loi d’orientation sur l’éducation 2023 est venue parachever le processus d’arabisation. Dès la rentrée d’octobre prochain, les écoliers non arabophones devront accepter l’arabe par force pour s’assimiler ou ne plus exister.

En définitive, une justice à deux vitesses, un enrôlement discriminatoire et une école monocolore. Le triptyque des promesses non tenues à une année de la présidentielle de 2024.

Cherif Kane

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