La beauté d’un tapis résulte de la diversité de ses couleurs disait Amadou Hampaté Ba.
La diversité culturelle, c’est exactement le même principe. Elle est une mosaïque de cultures, une rencontre heureuse entre diverses identités dans une osmose complémentaire et nourrissante.
Elle est synonyme de courtoisie, de complémentarité et de fraternité qui transcendent les frontières et les barrières.
La diversité culturelle est le dialogue des cultures, c’est un autre palier de l’universalisme et du multilatéralisme.
Elle est gage de paix, de rapprochement, d’altruisme et de solidarité entre les hommes. Elle est la fin de la peur de l’autre et de sa diabolisation. Elle est certitude, partage et complicité. La diversité culturelle est une chance. Une aubaine, un atout parfaitement illustré par Saint-Exupéry dans sa formule devenue célèbre : « si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente ».Ainsi, la différence sonne comme une richesse pour les sociétés humaines, à condition qu’elle ne soit source de division et de compétition haineuse.
Face aux nombreux défis de notre époque, la meilleure stratégie reste, incontestablement l’unité, l’entente, la collaboration, le partenariat comme des soldats dont le goût de la victoire impose à resserrer les rangs.
La diversité culturelle, c’est l’antidote des grands maux de notre siècle : l’extrémisme, l’égocentrisme, le nationalisme étroit, le racisme, le fanatisme et même le terrorisme. Loin de toute appréhension hégémonique, la diversité culturelle, met les cultures côte à côte, sans émettre un jugement de valeur, afin que chacune puissent s’exprimer pleinement, en apportant sa singularité et sa personnalité propre dans une approche du « donner et du recevoir » pour servir l’humanité.
Sous ce rapport, la diversité culturelle est un humanisme dans la mesure où elle est « cultures plurielles » mais surtout leur assimilation et adoption pour créer des passerelles entre les peuples du monde. Ainsi la diversité culturelle dans notre compréhension, n’est pas une addition ou un empilement cloisonné de cultures : elle exige l’interculturalité, sans une intervention extérieure. Cette « main étrangère » est à redouter comme un mauvais arbitre dont chaque décision est compromettante pour l’issue du match.
Cette diversité cultuelle suppose une confiance mutuelle, traduite dans un enchevêtrement et une imbrication plutôt réussis et naturels dont la dynamique interne est le seul régulateur. La diversité culturelle ne se décrète pas. On ne peut l’imposer. On l’a construit dans nos familles, dans l’espace public, dans nos écoles, dans nos administrations etc. Elle ne peut être effective sans une volonté politique sincère de nos dirigeants et de chacun d’entre nous, de la presse, de la société civile …
La diversité culturelle est comme un arc-en-ciel qui séduit par la beauté ses couleurs. C’est une œuvre d’art faite d’une main de maître. Chaque couleur a une symbolique. Chaque couleur complète l’autre. Chaque couleur a une signification dont le sens dépend de l’autre. La négation de chaque couleur annule toutes les autres. Elles ont une existence concomitante. Ainsi la diversité culturelle est l’avenir de l’humanité. Elle suppose la conquête de l’autre, son acceptation, son intégration sur la base de la tolérance et du partage.
Ce rêve, nous le dédions à notre cher pays : la Mauritanie. Elle est riche de sa diversité, qu’elle doit consolider et entretenir tous les jours pour être plus audible dans le concert des nations. Sa diversité, ce sont les personnalités d’un même être. Je suis Mauritanienne, Arabe, Peulh, Soninké, Wolof et citoyen du Monde. Je crois à la diversité culturelle comme l’expression achevée de l’humanité, d’un monde d’amour où le singulier est dans le pluriel, où le pluriel est dans le singulier et où les rapports de force sont complémentaires dans une vitalité sans antagonisme.
Seyré SIDIBE
