Kassataya – Près de 13 généraux et une vingtaine de colonels s’apprêtent à valoir leurs droits à la retraite. Une vague d’officiers supérieurs qui vont devoir quitter ainsi l’armée dans un contexte trouble de la sous-région.
Ce chiffre important d’officiers supérieurs de l’armée à la retraite à la même année ne laisse pas indifférent les observateurs qui pointent du doigt une gestion du personnel qui laisse planer une indifférence aux enjeux de l’armée dans un pays qui n’est pas à l’abri d’une instabilité au niveau de ses frontières au Nord et avec le Mali.
Les retraités considérés encore jeunes pour certains peuvent continuer à servir la grande muette notamment parmi les 13 généraux à la retraite d’un seul coup. Cette vague d’officiers supérieurs sur la touche est un véritable gâchis.
En principe un haut gradé de ce rang est appelé à jouir de ses droits à la retraite mais très tard, à l’image par exemple de l’ancien général à la retraite Ould Menguet, actuel président de l’Assemblée nationale.
Mais dans un pays où les généraux poussent comme des champignons, Ould Ghazouani peut se permettre de ce luxe.
Des promus par népotisme et discriminations flagrantes et le plus souvent incompétents pour cette lourde responsabilité, c’est la réalité d’une armée monocolore depuis les évènements de 1989 et l’épuration ethnique des négro-africains surtout avec l’assassinat de 28 soldats en 1991 à la base militaire d’Inal en 1991.
Une armée donc à deux vitesses. Parmi ces généraux au sommet de l’Etat, l’ex-président Ould Abel Aziz de 2009 à 2019 accusé de corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent en attente du verdict de la cour de Nouakchott et Ould Ghazouani élu depuis 2019 pour un quinquennat. D’autres généraux sont en embuscade au moindre faux pas de Ould Ghazouani. La Mauritanie des généraux ne fait que commencer.
Cherif Kane