Le président mauritanien démarre sur les mêmes chapeaux de rue qu’en 2019 avec des promesses sur le redressement économique, la lutte contre la corruption et la réalisation des projets de développement relatifs à l’eau et à l’électricité, l’autosuffisance alimentaire, une école républicaine et enfin l’unité nationale et la cohésion sociale.
Dans son discours d’investiture pour son second mandat, Ould Ghazouani réitère toutes ces promesses d’un Etat de droit de sécurité et de développement qui apparaissent ainsi comme un aveu d’échec de son accession au pouvoir comme en témoigne le bilan mitigé du quinquennat.
En nommant un nouveau premier ministre du sérail et ancien argentier de son prédécesseur, blanchi par la justice, Ould Ghazouani ne fait pas rêver les Mauritaniens. Il prend les mêmes et il recommence. Ce retour à une ancienne personnalité du régime de Ould Aziz et principal artisan de sa richesse, ne jouit pas d’une bonne presse.
Ould Diaye est considéré par les observateurs comme un frein à la lutte contre la corruption. Les Mauritaniens ne veulent plus mourir de la soif et vivre dans l’obscurité. Ils veulent avoir de quoi manger et de se soigner correctement. Ils veulent aussi un pouvoir d’achat pour faire face à la hausse des denrées alimentaires. Ils veulent surtout un mieux vivre ensemble écorné depuis 1960. Cette mauvaise cohabitation est le cadet des soucis de Ould Ghazouani qui continue de fermer les yeux sur cette fracture qui porte atteinte à l’unité nationale et à la cohésion sociale. Un point noir de sa gouvernance qui ne fait pas de lui le président de tous Mauritaniens.
Cherif Kane