Kassataya – En reconnaissant que la Mauritanie manque d’enseignants secondaires, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique fait un aveu d’échec de l’éducation nationale qui ne date pas d’aujourd’hui.
C’est le premier signal officiel de la pénurie d’enseignants qui ne concerne pas seulement le cycle secondaire. Ce sont les résultats insuffisants éducatifs du fondamental au supérieur qui sont pointés du doigt par les observateurs au moment où la réforme du système éducatif entre dans sa deuxième année.
C’est effectivement le manque de formation de professeurs du secondaire depuis plus d’une décennie qui impacte sur les écoles supérieures d’enseignement.
Cette grave pénurie d’enseignants est la résultante d’une arabisation à outrance qui fait baisser le niveau des enseignants aussi bien dans le fondamental que le secondaire ainsi que le niveau des élèves.
Les résultats catastrophiques des dernières années du Baccalauréat et des concours d’entrée en sixième sont significatifs à cet égard. L’aveu du ministre de l’Enseignement supérieur est un mauvais signal pour la réforme du système éducatif qui accentue le fossé entre les écoliers arabophones et non arabophones.
C’est ce même système qui génère aujourd’hui la fuite d’enseignants vers les Etats-Unis et vers le privé mauritanien et l’exode des cerveaux de professeurs d’Université.
Par ailleurs la répression policière des étudiants cette semaine à l’Université de Nouakchott et qui manifestent contre la discrimination de l’attribution des bourses est révélatrice d’un Etat policier et d’un malaise profond de l’enseignement supérieur.
Le ministre devrait prendre au sérieux ce mécontentement. C’est tout l’édifice du système éducatif qui risque de s’écrouler et de compromettre ainsi l’avenir du pays.
Cherif Kane