La langue Soninké au panthéon des langues du monde

La langue Soninké au panthéon des langues du monde

Le Soninké est désormais une  langue reconnue par l’UNESCO avec à la clé une journée internationale  de la langue Soninké, le 25 septembre de chaque année.  

C’est en soi une victoire pour tous les locuteurs de la langue Soninké et particulièrement, celle de la Confédération Internationale des Associations Soninké (CIAS), de l’Association pour la promotion de la culture et de la langue soninké (APS), de Wagadou Sané et même du Festival International Soninké (FISO).

Ces différentes organisations, porte-voix de la langue et la culture Soninké ont assurément contribué à la concrétisation de ce projet visionnaire, qui ouvre des perspectives prometteuses pour la langue et  la culture Soninké.

Par cette reconnaissance, l’UNESCO atteste de la  vitalité de la langue Soninké et sa capacité d’être une langue d’enseignement, de scolarisation et porteuse de  génie et de savoir singuliers.

Le Soninké  rentre ainsi  dans la cour des grands, en cessant d’être réduit à l’expression folklorique ou regardé comme une simple langue d’alphabétisation.

De ce fait, la langue Soninké doit davantage œuvrer à convaincre sur le terrain de la recherche et de la science pour s’affranchir du communautarisme pour devenir la langue des locuteurs. Ce qui va agrandir son empire et son emprise .

Les Soninké doivent également apprendre à mieux communiquer et à s’approprier les principes du marketing culturel en vue de mieux promouvoir la langue et la culture qui sont imbriquées, comme le recto et le verso d’une même feuille.  

Ce qui suppose fondamentalement un changement des mentalités garant d’une société forte d’abord  à l’intérieur d’elle-même et puis  dans ses rapports avec les autres, condition sine qua non de sa respectabilité et notoriété.  

Selon Yéro Sylla linguiste et spécialiste de la langue Soninké : « Cette reconnaissance est une bonne chose. C’est un  revers pour les sceptiques de la capacité de la langue Soninké à véhiculer le savoir ».

Et Yéro Sylla d’ajouter : « jusqu’à présent, la seule langue Africaine qui a le statut (la reconnaissance de l’UNESCO) est le Swahili », une langue bantoue, originaire de la Tanzanie et parlée dans au moins quatorze (14) pays. Il  a émis le vœu de voir prochainement d’autres langues Africaines emboîter le pas au Soninké en l’occurrence le Pulaar ou le Bambara.

Ce succès est un motif de satisfaction pour tous les Soninké en dépit des divergences entre progressistes et conservateurs qui plombent depuis six ans maintenant le vivre-ensemble Soninké à  travers le monde.

Le moment n’est-il pas venu pour se réunir sous l’arbre à palabre pour accorder les violons et creuser le sillon d’un nouveau pacte communautaire qui valorise plus la performance que la compétence ?

En Mauritanie, cette consécration  de la langue Soninké a un goût particulier. En effet, elle intervient au moment où les autorités viennent de réintroduire l’enseignement des langues nationales dans le système éducatif ; en  créant   l’Institut pour la Promotion et l’Enseignement des Langues Nationales (IPELAN).

Une manière de reconnaître le rôle majeur et catalyseur des langues nationales ou maternelles dans la transmission des connaissances, des savoirs et même des savoir-faire.

Seyré SIDIBE 

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