Commémoration de la journée internationale des droits des consommateurs et la journée arabe du consommateur.

Commémoration de la journée internationale des droits des consommateurs et la journée arabe du consommateur.

Ce samedi 16 mars 2024, le Forum du consommateur mauritanien a organisé un colloque suivi d’un dîner dans un hôtel de la place, pour célébrer la journée mondiale du droit des consommateurs sous le thème « Une intelligence artificielle équitable et responsable au profit des consommateurs « qui coïncide avec le 15 mars de chaque année.

Une date qui représente également la journée arabe des Droits du consommateur, célébrée elle aussi sous le thème « la femme…et la protection du consommateur « .

A cette occasion le secrétaire général du forum du consommateur mauritanien M. Ahmed ould El Naha a expliqué dans son discours d’ouverture que la célébration de la journée mondiale de la protection des consommateurs coïncide avec une conjoncture particulière dans notre pays notamment le mois sacré du Ramadan, marqué par l’inflation des prix des denrées alimentaires, la vente des produits périmés sur le marché. Autant de phénomènes qui font toujours partie du quotidien des citoyens, ce qui doit interpeller tout le monde avec l’apparition de plusieurs pathologies liées, selon les spécialistes à la mauvaise qualité de ce que nous consommons.

Une situation qui nécessite une véritable coopération ainsi que la mise en place de mécanismes pour lutter contre l’achat et la vente de produits périmés en premier lieu, mais aussi l’implication des compétences sanitaires pour le contrôle des produits nocifs à la vie des individus et de l’environnement.

Il est aussi impératif de sensibiliser sur les droits des consommateurs notamment le droit à un aliment saint, le droit à un environnement pour le transport et le stockage des aliments, le droit à être informé sur la composition , la qualité des aliments vendus sur le marché etc.

En suite les panélistes se sont succédé pour parler de différents aspects liés à l’alimentation et les comportements des consommateurs qui sont à la source de plusieurs problèmes sociaux, sanitaires et économiques.

Ainsi la directrice adjointe de l’agence mauritanienne de la sécurité sanitaire des aliments Mme Ama mint Moulaye a fait une présentation détaillée sur cette nouvelle agence nouvellement créée par l’arrêté 025/2023 qui dénote d’une volonté politique réelle d’impliquer les consommateurs dans tout ce qui concerne les produits qu’ils consomment.

Cette agence entend disponibiliser les moyens matériels et financiers ; en s’appuyant sur la vérification, le contrôle à travers des instances de protection sanitaire des aliments en vue de l’analyse et la gestion des risques pour anticiper .

Docteur Cheikh Mehemd Hafedh Ould Dehah a quant à lui fait le distinguo entre s’alimenter et se nourrir, précisant que les Mauritaniens en général  » s’alimentent mais ne se nourrissent pas » , car l’objectif c’est de consommer des aliments pour calmer la fin plus que pour apporter les nutriments dont le corps a besoin pour se développer et rester en bonne santé.

La question de la qualité alimentaire ne figure pas dans nos préoccupations ni dans nos habitudes, c’est pourquoi certaines maladies qui n’existaient pas jadis chez nous sont devenus courantes voire héréditaires à cause de la modification des gènes, causée par la consommation de produits nouveaux, notre régime alimentaire.

Ce qui fait l’expansion à grande échelle du diabète, l’obésité, les cancers, les problèmes de malnutrition. Ould Dahah à rappelé au cours de son intervention que jusqu’au années 90 que le fait d’introduire un module sur la nutrition dans le cursus éducatif posait un véritable problème par la négligence dans notre culture de l’attention accordée aux questions de nutrition et de l’hygiène alimentaire.

Cependant ce domaine a enregistré quelques des avancées aujourd’hui, une licence à l’université sur la nutrition introduite depuis 1997 et un Master en nutrition en Mauritanie depuis 2014.

Les maladies rénales sont aussi très fréquentes à cause de plusieurs facteurs de consommation non hygiénique de lait frais d’animaux qui viennent d’être vaccinés, les boîtes de conserves et de surgelés, l’utilisation quotidienne et abusive de viande rouge.

L’expert Mehemd khadim Jemal a, lui a abordé la constitution du menu mauritanien composé à 80% de viande, de lait et d’œufs. Seulement il est important de souligner que les consommateurs ont tendance à croire que les maladies cancérigènes sont causées par les médicaments vétérinaires utilisés pour l’élevage du bétail que nous mangeons.

Mais plutôt la consommation de la viande haché dans n’importe quel conditions, l’abattage clandestin qui introduit sur le marché de viande infesté et douteuse, la prolifération des restaurants en clin d’œil, l’utilisation du lait frais des vaches non pasteurisé, le manque de culture nutritionnelle saine,le manque de surveillance de tout ce que nous consommons et le non respect strict des normes hygiénique pour la conservation des produits alimentaires ( poulet,œufs,fruits, légumes, produits laitiers…

Le président du conseil scientifique du forum Lekwery ould Heyba a abordé la thématique de la sécurité alimentaire qu’il trouve très catastrophique avec de nouvelles pratiques telles que l’alimentation du bétail avec des aliments fabriqués à base de résidus de volaille composés de médicaments vétérinaires et des produits chimiques dangereux pour la santé et potentiellement cancérigènes .

La juriste, Mehemd El Mamy ould Moulaye Ely a été la dernière à intervenir. Elle s’est appésantie sur la question du vide juridique dans plusieurs domaines, soulignant la nécessité d’avoir une loi sur la protection des droits des consommateurs et la sanction des personnes à l’origine des infractions : la contre façon, la vente des aliments périmés etc.

Ces pratiques qui se font à ciel ouvert sont des infractions et peuvent être passibles de peine ou d’amande .

Mariya TRAORE

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