Phénomène devenu presque récurrent, à chaque fois que les rideaux du Festival International Soninké tombent, c’est manifestement le même sentiment de culpabilité qui m’envahit, et ce, depuis presque bientôt une décennie.
En revanche, cette année encore, je replonge dans la même amertume de ne pas voir mes vœux les plus ardants se réaliser.
Ces vœux sont partagées, ils sont, aussi, ceux des milliers des Soninké qui aspirent à l’avènement d’une réelle fratrie au sein d’une communauté fissurée et fragmentée malgré les apparences qui s’y prêtent.
Le FISO s’est allé sur la pointe des pieds, il est parti comme, on s’y attendait. Il reviendra peut-être un jour sous un soleil plus éblouissant, et des nuits plus sereines et moins railleuses pour honorer la communauté de destin forgée depuis des lustres au gré des alliances sacrées et loin des feux d’artifice et des projecteurs impudiques.
Quel impact pour une thématique du FISO 2023, au moment où la Communauté Soninké est incapable de se comprendre, malgré qu’elle conjugue le même verbe?
La solution, ne faut-il pas la chercher ailleurs?
Le coupable, l’élément perturbateur est pourtant bien identifié. Il est accusé et n’a point besoin de présomption d’innocence : le verdict du procès est tombé de lui-même!
Ô mon Dieu! Encore une énième occasion ratée pour decreter des accents.
Quand est- ce les Soninko comprendront la même langue puisqu’ils la parlent déjà?
Et quand regarderont ils dans la même direction pour s’intéresser plus aux maux plutôt qu’aux mots?
Tendons nous les mains, faisons du FISO une opportunité pour solder le bilan et le passif qui opposent les enfants du grand Kumbi et non un caravansérail où chaque deux ans des chameliers viennent se livrer à une espèce de carnaval aux masques carnassier.
Lamine Fofana