A Ely Ould Sneiba, à propos de la dialectique des Langues en Mauritanie !

A Ely Ould Sneiba, à propos de la dialectique des Langues en Mauritanie !

Jusque-là, je me suis abstenu de répondre à Ely ould Sneiba, en dépit de ses sorties multiples où, il ne se contente pas de dérouler son idéologie nazie, il s’offre le luxe d’insulter les Peuls de Mauritanie et du monde sous la barbe de nos autorités.
Je dois d’abord lui dire qu’insulter une communauté, c’est tout sauf du courage ! Il le fait parce qu’il est le dindon de la farce, le moins intelligent parmi les néo-baathistes qui lui confient le rôle de « fou du roi » qui doit crier plus fort ce que les personnes éduquées ne peuvent se permettre. Qu’est-ce qu’il gagne en retour ? Eh bien, un petit poste de « conseiller » ! Et voilà qui lui suffit !

Dans sa sortie du 2 février 2025, Ely ould Samba revient une énième fois à l’article qui fonde le racisme d’Etat en Mauritanie : l’article six de notre constitution qui stipule « Les langues nationales sont l’arabe, le pulaar, le soninké et le wolof : la langue officielle est l’arabe ».
Cette disposition qui a instauré le fondement de la discrimination linguistique, toile de fond de toutes les autres discriminations, est invoquée par le néo-naziste pour imposer aux négro-africains l’arabe, par un refus systématique de toute interprétation-traduction dans les institutions de la république.
Ce n’est donc pas ce qui est fait, Monsieur Ely ?
C’est pourtant ce que toi et tes amis racistes s’efforcent d’instaurer ! Mais à chaque fois que vous croyez avoir vaincu, vous vous rendez compte tout de suite après, qu’il n’en est rien.

Le fait est que vous n’avez encore rien pu deviner de la résilience de ceux que tu appelles « l’élite négro-africaine ». Nous viendrons à bout cet article 6 de la constitution et de cette loi scélérate d’amnistie, voté sous Taya, et qui soustrait à la justice les meurtriers et les tortionnaires de nos martyrs entre 1989 et 1991.

Nous sommes fort heureux de constater que cette élite négro-africaine que tu hais tant, peut compter sur une frange de plus en plus importante de la nation mauritanienne qui a compris qu’on ne construit pas un pays par la discrimination et le racisme et agit pour la refondation de la Mauritanie sur des bases juste et égales pour tous ses citoyens.

Parmi ces Femmes et Hommes progressistes, je me permets de citer le regretté Oumar ould Beibacar, la percutante Hindou mint Aynina, Brahim Bilal Ramdane Pr. Ely et bien d’autres encore ! Oui, au-delà des « identités meurtrières » (A. Malouf), et des obsédés de l’hégémonie hypothétique, il se forme, patiemment, mais surement, une majorité de Mauritaniens en faveur de l’égalité véritable et de la justice !

A l’université où nous nous sommes quelque fois côtoyés, tu sais que j’ai exigé l’interprétation au sein de toutes les réunions auxquelles j’ai participé. Tu n’es pas content ? Eh bien temps pi ! Ou plutôt, « deviens conseiller » et vas voir à l’étranger si je m’y trouve !
Nous autres Foulbés (Peuls) que tu appelles « Poulo-toucouleurs » n’avons point l’intention de troquer notre identité plusieurs fois millénaire contre une identité nouvelle.

Comment voudrais-tu que ceux qui se cherchent une identité séduisent ceux qui savent d’où ils viennent et même où ils vont, écrivait la brillante Hindou mint Aynina il y a de cela quelques années dans un article qui fit date, loin de tes élucubrations où la grossièreté dispute à la mauvaise foi ?
Ely semble stipuler que les Négro-africains sont attachés à la langue française parce que l’interprétation-traduction qu’ils demandent, pour participer à la vie de la nation, se fait en français. Voilà de la mauvaise foi ! Sans doute expérimente-t-il là cette assertion d’Adolph Hitler qui disait, en substance, que plus le mensonge est grand, plus le peuple est susceptible d’y croire.
Le pseudo-idéologue du baathisme, non assumé, sait très bien que les Peuls, les Soninkés et les Wolofs ne sont attachés qu’à leurs langues ! Ce sont elles qu’ils défendent et défendront jusqu’à l’extinction du soleil ! C’est pour ces langues qu’il y a eu la révolte de 1966, le soulèvement de 1979, les grèves de 1999 (dont j’ai été un acteur) et plus récemment encore la création de l’Organisation pour l’Officialisation des Langues Nationales (OLAN) et des manifestations récentes autour de la loi d’orientation.

Le français, Monsieur Ely, je reste persuadé que vous y êtes plus attaché que l’élite négro-africaine ! D’ailleurs, à chaque fois que cette langue fait l’objet d’attaques de la part des nationalistes arabes mauritaniens, cette extrême droite aux relents fascistes, c’est dans le but exclusif d’exclure leurs compatriotes négro-africains.

Le français est alors devenu leur fond de commerce, leur instrument d’exclusion. C’est pourquoi, l’ayant compris, même l’extrême minorité de négro-africains qui affirmait que le français a sa place en Mauritanie, s’est rangée dans la défense de ses langues nationales. Dites-moi ?

Sur la dizaine d’école privées qui a obtenu auprès du ministère de l’éducation une dérogation pour dispenser le programme français, combien d’élève négro-africain trouve-t-on ?

Moins de 1% ! Leurs enfants sont dans les écoles mauritaniennes ! Et certains osent encore crier, hypocritement, que les négro-africains défendent le français ! Mon Dieu, c’est l’hypocrisie le grand mal de ce pays, décidément !
L’autre argument qui incite l’élite négro-africaine à consolider son combat autour de la défense de ses langues, de son identité est tellement évidente : l’assimilation à l’arabité-hassanité ne leur permet même pas d’échapper à l’exclusion et l’oppression raciste.
La preuve ? Les Haratine ne sont-ils pas de langue et culture arabo-berbères ? Ont-ils pour autant échappé à la discrimination raciste perpétrée sur eux par le système nassero-baathiste ? Bien-sûr que non ! Pourquoi voulez-vous dès lors que les Négro-africain soient assez naïfs pour croire qu’en s’assimilant à l’arabe, ils échapperaient à l’exclusion ? Seule la lutte libère, disait Sankara ! Et nous poursuivrons la lutte jusqu’à la libération totale ! Et cela, Ely Sneiba n’y pourra rien, absolument rien !

Nouakchott, le 7 mai 2025.

Pr. Mamadou Kalidou BA.

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