Après quatre jours de campagne, les sept candidats surfent sur les grandes lignes de leur programme non chiffré. Cette politique de promesses électorales non chiffrées est considérée par les observateurs comme un manque de sérieux dans la course présidentielle.
Kassataya: Le président sortant Ould Ghazouani surfe sur le bilan de sa gouvernance depuis 2019 laissant ses porte-paroles le soin de donner le bilan matériel. En première ligne le programme social de TAAZOUR sur la couverture de maladie universelle, les pensions de retraite, les aides financières aux familles les plus démunies etc…Du déjà vu avec le bilan annuel du président et la politique générale du premier ministre devant l’Assemblée nationale. Les Mauritaniens veulent savoir ce qui va changer dans leur vie après juin prochain et combien cela va coûter à l’Etat ? Des questions légitimes qui ne sont pas en générale prises en compte par les candidats en particulier dans le camp de l’opposition. Biram Dah Abeid, le candidat de l’antisystème le plus populaire ne fait pas mieux en promettant l’eau potable dans les zones rurales, des médicaments pour les plus démunis et l’éducation pour tous aux frais de l’Etat.
L’absence de programme chiffré est considérée comme une campagne moins crédible pour occuper le fauteuil présidentiel. C’est encore plus flagrant avec le candidat Outouma Soumaré qui pointe la création de nouveaux projets de développement dans le domaine ferroviaire, la construction d’un port terrestre à la frontière avec le Mali et tous les investissements dans l’agriculture et l’Elevage.
Les coûts de ce programme sont colossaux. La promesse également du candidat de l’AJD-MR Bâ Mamadou Bocar sur l’augmentation des salaires des fonctionnaires et de la pension de retraites est sans doute raisonnable mais dans un pays où un jeune sur trois est chômage, la priorité de l’emploi semble être la grande priorité. C’est un leurre démocratique de croire que les promesses électorales suffisent à elles-seules de gagner une élection.
Cherif Kane