Senalioune – Nous sommes dans un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre bien commun, la « Mauritanité », et à partir de leur position de simple citoyen, comme tous les autres, dictent pourtant aujourd’hui celui qui est mauritanien et celui qui ne l´est pas; celui qui est patriote et celui qui ne l´est pas, qui doit voter et qui ne doit pas voter.
Qui doit être enrôlé et qui ne doit pas être enrôlé. Ils définissent pour leurs propres concitoyens ce que veut dire « le patriotisme », ce que veut dire la « Mauritanité », qu´ils confondent souvent et à dessein avec « mauritude »!
La particularité de cette singularité dictée est dans sa manifestation concrète: l´emprisonnement de tous les dissidents et insurgés à l´ordre injuste établi, l´assassinat des centaines de militaires et civils dont ils doutent le « patriotisme », la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de milliers d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique.
Et cette fumeuse et fameuse « mauritanité » particulière et particulariste continue encore à faire des ravages dans l´administration, dans l´armée, dans les médias et dans la vallée avec les nouvelles colonies du peuplement, des expropriations des terres, inspirées certainement du régime sioniste de » Sammba alaa Daande en » au proche Orient !
L´unité nationale oui nous sommes pour parce que nous n’avons que la Mauritanie comme patrie mais nous sommes contre une certaine unité, l´unité du cavalier et du cheval. Nous voulons d’une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l’équilibre entre toutes les composantes nationales.
Pour nous, sauver la Mauritanie ne passe pas forcément par l’imposition d’une unité coûte que coûte mais par la mise en place de fondements inébranlables parce que intrinsèquement justes et égalitaires. L’unité, en soi, n’est pas une fin mais un moyen pour construire » le mieux vivre ensemble », dans une Mauritanie viable parce que réconciliée avec elle même.
Nous avons très tôt revendiqué la démocratie en Mauritanie au moment où certains rasaient les murs ou collaboraient avec le Système éthnogénocidaire pendant les années de braise en exigeant, depuis des décennies, une égalité de droits et de devoirs pour tous les citoyens.
Notre combat consiste non seulement à dénoncer des oppressions culturelles, économiques et politiques réelles, mais aussi à proposer des solutions alternatives qui renforcent la culture démocratique en réconciliant la Mauritanie avec sa vraie identité. Ce combat est actuel. Nous ne nous satisfaisons pas d´une démocratie qui se résume au rituel des élections, auxquelles d´ailleurs la majorité noire est exclue de fait.
Nous assistons à une démocratie de facade parce que biaisée, dans ses fondements injustes. Comment parler de démocratie là où il y a déni de citoyenneté pour les Négro-africains et déni d´humanité pour les Haratines/esclaves? Voilà pourquoi nous ne nous satisfaisons pas d´une démocratie qui se résume au rituel des élections, et pour laquelle du reste la majorité noire est laissée pour compte.
Il faut être dupe pour croire à des miracles pour les prochaines échéances électorales. L’opposition n’a pas été associée en amont et en aval dans tout le processus.
La CENI est composée en majorité par des retraités du parti au pouvoir, qui ont servi tous les régimes à commencer par son président le tristement célèbre ancien gouverneur dans le Sud pendant les années de braise et ancien ministre du colonel despote ould Taya.
L’avancée démocratique, véritable suppose la prise en charge sans tricher, du problème fondamental de la question nationale et sociale ou du « Vivre ensemble » qui menace « l’unité nationale » de façade, car les vraies bases démocratiques supposent le nivellement des citoyens, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Tout le reste n’est que discours creux et démagogique! Il faut se ressaisir. Il est temps de se surpasser pour outrepasser l’impasse.
Demain il fera jour et la lutte continue !
Kaaw Touré