Kassataya – L’exploitation de l’or en Mauritanie est portée par la mine d’or de Tasiast détenue à 100 pour cent par le groupe canadien Kinross Gold. La production est passée de plus de 170 000 onces en 2021 à plus de 538 000 en 2022.
Ces chiffres sont éloquents et traduisent les performances d’un secteur contrôlé entièrement par une société étrangère sur le sol mauritanien. Cependant les observateurs pointent qu’une partie de la richesse aurifère va à Dubai via des grossistes qui se ravitaillent sur place avec les petits exploitants de l’orpaillage artisanal.
C’est une voie illégale qui impacte sur ce secteur moins encadré et qui cause chaque année des morts évitables par les autorités de Nouakchott. Son exploitation s’avère dangereuse pour les orpailleurs et les populations à cause du mercure.
Le gouvernement mauritanien est surtout confronté à un trafic souterrain, un marché noir qui touche plus de 70 pour cent de la production qui fait des riches à Dubai et des pauvres à Chami.
Et pourtant l’orpaillage artisanal rapporter plus à l’Etat mauritanien plus de 780 millions de dollars en 2020. Cette deuxième richesse après le minerai de fer ne profite finalement pas aux Mauritaniens.
Et l’augmentation récente de la redevance minière qui passe de 3 pour cent à plus de 6 pour cent c’est-à-dire concrètement de 16 millions de dollars en 2019 à 36 millions de dollars en 2020 alors que les réserves de la mine d’or de Tasiast sont estimées à plus de 179 tonnes équivalent à plus de 6 millions de tonnes d’onces d’or. C’est l’absence de souveraineté dans l’exploitation de l’or qui est pointée du doigt.
Cherif Kane