Kassataya – Des réfugiés mauritaniens de la frontière malienne fuyant l’insécurité depuis ces dernières semaines seraient refoulés par les autorités mauritaniennes pour des raisons d’Etat. Une double peine pour ces milliers d’apatrides qui ne savent plus où donner de la tête, ballotés entre un HCR impuissant pour rouvrir le dossier du passif humanitaire et un état mauritanien qui refuse de les reconnaitre.
La tension entre la Mauritanie et le Mali à la frontière est née de la dernière incursion de l’armée malienne et des milices russes de Wagner sur le territoire mauritanien et les graves exactions contre les populations mauritaniennes.
Les observateurs sont inquiets de ces milliers de réfugiés mauritaniens installés à la frontière malienne fuyant l’insécurité et qui sont refoulés ce début de semaine par leurs propres autorités pour des raisons d’Etat.
Ce sont des populations qui se retrouvent dans la même situation qu’hier alors que la Mauritanie abrite plus de 100000 réfugiés maliens dans le camp de Mbera dans le Hodh Chargui et sur tout le territoire.
Les autorités de Nouakchott viennent ainsi d’être rattrapés par l’histoire des événements 1989 où plus de 60000 négro-mauritaniens sont déportés au Sénégal et au Mali sous le régime du génocidaire Ould Taya. Face à cette fuite en avant, Ould Ghazouani risque de payer plus cher ce passif humanitaire avec 100000 réfugiés attendus les mois à venir. Il s’agit de clandestins maliens de transit pour une immigration illégale en Europe ou en Mauritanie.
Une pression migratoire que Ould Ghazouani devra gérer avec un accord financier déjà signé avec l’UE.Un double pari que le président mauritanien est loin de gagner à plus d’un mois de la présidentielle.
Cherif Kane