Kassataya – Le conseil des ministres de cette semaine est revenu sur l’importante réforme de la justice en cours née des états généraux dont les grandes lignes tentent de remédier à des lacunes du passé qui tournent autour d’un manque de vision claire et de ressources humaines et matérielles selon les propres commentaires du ministre de la Justice.
Cet aveu d’échec du gouvernement est révélateur de l’ampleur des dysfonctionnements d’un secteur entre les mains d’un chef de l’exécutif.
Les Mauritaniens n’ont plus confiance en cette justice et ont l’impression d’une justice à plusieurs vitesses dans le règlement des conflits fonciers, des crimes commis par les forces armées et de sécurité, des plaintes de députés ou de chefs de partis accusés d’atteinte contre les symboles de l’Etat ou de diffamation, des emprisonnements arbitraires de manifestants de militants pacifiques.
La liste est longue et ne laisse planer aucun doute que cette réforme quinquennale qui s’articule sur 152 actions permet au chef de l’exécutif s’il est réélu en juin prochain d’avoir tous les pouvoirs sans partage pour asseoir sa politique de discrimination initiée en 2019.
Les observateurs s’interrogent sur une réforme de la justice taillée pour un autre quinquennat et qui a commencé à faire ses preuves et dont la feuille de route issue des états-généraux est passée sous silence dans le discours de politique générale du premier ministre devant le parlement.
L’espoir d’un Etat de droit est mince avec une justice inféodée au chef de l’exécutif avec des tribunaux monocolores et des juges non indépendants. La justice est une exigence constitutionnelle et démocratique.
Mais malheureusement cette réforme est à l’image de toutes les autres réformes comme celle du système éducatif qui va bouleverser d’ici 2030 l’école dite républicaine dont le but principal est d’assimiler par force les écoliers non arabophones.
Cherif Kane