Communiqué de presse : Coalition Vivre Ensemble (CVE)

Communiqué de presse : Coalition Vivre Ensemble (CVE)

CVE – Les années passent, toutes presque semblables les unes aux autres. Les années passent, mais le souvenir des sanglantes purges des années 1990-1991 au sein de l’armée restent ancrées dans la mémoire vive d’une communauté négro-africaine victime d’une tragédie des plus noires, d’un génocide qui, par une pudeur feinte, est rangé sous le terme générique et fourre-tout de « passif humanitaire ».

33 ans après la pendaison macabre des 28 soldats négro-africains à INAL par une horde de militaires sans foi ni loi aveuglés par une haine aux antipodes de tout esprit humain, les veuves pleurent toujours et les orphelins, désespérés et désorientés, ressentent encore – dans leur esprit et dans leur être – le manque d’amour filial des pères partis et qui ne reviendront jamais.

Les martyrs-pendus d’Inal, les militaires lâchement assassinés à Azlat, à Jreida et ailleurs, ces innombrables victimes des violences et viols des droits, tous ces enterrés sans sépulture pendant les années de braises, hantent et hanteront pour toujours la mémoire des vivants.

Faut-il rappeler la complainte des rescapés, le sentiment d’abandon qu’éprouvent les victimes encore vivantes et les leurs ? Faut-il continuer d’inscrire l’injustice subie par ces centaines de militaires dans le rayon des « comptes pertes et profits » d’une unité nationale malmenée et un vivre ensemble qui, jour après jour, bat de l’aile ?

33 ans après ces pendaisons ayant souillé le jour de l’indépendance, la Mauritanie n’arrive toujours pas à panser ses plaies ; elle vit avec ses démons intérieurs : les déportations de 1989, les fosses communes de Wothie, de Sori-Malé, les licenciements abusifs, la spoliation des biens et du bétail, hier ; et, aujourd’hui, l’enrôlement décrié et l’accaparement continu des terres.

Le sanglant passif, né des politiques aventuristes et des errements aux antipodes de la devise de notre pays, n’est toujours pas apuré, ni par l’opération trompeuse du « Mooyto koota » (« Retour en catimini ») de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, ni par le règlement manqué de Mohamed Ould Abdel Aziz avec la prière de Kaédi. Ce passif, tel un furoncle, renvoie la Mauritanie à son image dégradée que l’exception du court (et raccourci) intermède de feu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi (qu’Allah l’accueille dans son vaste paradis), qui avait entamé le retour des déportés au Sénégal, n’a pu achever.

La souillure ayant terni le 28 Novembre a créé un fossé entre Mauritaniens ; cette date étant devenue une journée de deuil pour d’aucuns.

Quelle est donc cette République dite Islamique où 28 musulmans sont pendus le jour de l’indépendance ? Une République dite Islamique où des musulmans ont été froidement assassinés pendant le mois béni de Ramadan…

Hélas ! Le 28 Novembre 1990 est une grave insulte à l’Islam, une grave violation de notre Constitution.

Devant une telle situation, la Coalition Vivre Ensemble (dont le combat pour l’unité nationale et la cohésion sociale est un sacerdoce) exige que les dommages engendrés par le génocide (appelé par pudeur « passif humanitaire ») soient réglés, dans les plus brefs délais, sur la base des quatre Devoirs propres à la Justice transitionnelle : Vérité, Justice, Réparation et Mémoire (Garanties de Non-répétition) ; par la mise en place d’une Commission créée par une loi organique abrogeant la loi d’amnistie de 1993.

En conséquence, il s’avère urgent de tenir un dialogue national exclusivement consacré à l’unité nationale, afin d’élaborer une Charte consensuelle car la cause profonde du « 28 Novembre » est que le problème de l’unité nationale n’est toujours pas définitivement résolu.

Nouakchott, le 27 Novembre 2023

La Commission Exécutive

https://cridem.org/C_Info.php?article=770219#:~:text=Communiqu%C3%A9%20de%20presse,de%20notre%20Constitution.

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