Le Calame – Nous sommes plus qu’à quelques dizaines de jours de la présidentielle. « Les élections présidentielles », comme dit une certaine presse apparemment scotchée à l’idée saugrenue de plusieurs consultations visant à élire plusieurs présidents. Des détails comme on sait en inventer ici chez nous.
Mais, bref, où sont les candidats ? Il y en a déjà trois ou quatre que manifestement personne ne connaît – ça, ce n’est plus un problème : le peuple peut bien élire un inconnu fraîchement sorti de prison – les histoires de plan B, C ou D… et les autres attendent. Tactiquement, il est bon de connaître son adversaire pour peaufiner la stratégie pour le battre.
Un peu à la « Sonko, c’est Diomaye ; Diomaye, c’est Sonko ». Version nationale : « Ghazwani, c’est Mohamed ; Mohamed, c’est Ghazwani ». Normalement, cette élection présidentielle ne devrait pas trop surprendre.
Il faut juste donner le temps aux staffs de finaliser les conditions. Au président sortant de « se faire » prendre la décision de briguer un second mandat et de rassembler les arguments pour cela : les transferts de Taa’zour, les discours de Djéol et de Wadane, la présidence étriquée de l’Union africaine, le pont de Riyad, le Procès de la décennie, les centaines de milliards de dettes contractées, l’incursion de soldats maliens et leurs acolytes de Wagner sur le territoire national, les bavures de l’armée marocaine au Nord, les paniers alimentaires du Ramadan et ses fameuses boutiques, les quelques inaugurations de forages, tronçons routiers et autres œuvres infrastructurelles qui ne brillent ni par la qualité de leur réalisation ni par le respect de leur délai d’exécution.
Au parti du pouvoir d’identifier le profil des « bons candidats » afin de donner ordre à ses maires et conseillers de procéder à leur parrainage et à ses hommes et femmes d’affaires de débloquer en leur faveur les cordons de leur bourse dont 90% du contenu proviennent par système de vase communicant des marchés occultes et facilités suspicieuses « généreusement » accordés par les services de l’État-Improvidence.
À la CENI de placer fils, filles, cousins, proches, amis et connaissances à tous les niveaux de ses structures, afin d’éviter que la grosse machine ne se grippe. Une institution qui ressemble par son personnel à une antichambre du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, où ont atterri, comme par hasard, anciens ministres, gouverneurs, préfets, secrétaires, employés, chauffeurs, plantons, agents, hommes, femmes et autres ayant majoritairement servi un certain quelque part.
Aux candidats potentiels de rendre leur copie et d’attendre sagement la délibération du Conseil constitutionnel pour espérer prendre part à une bataille qu’ils savent mieux que quiconque perdue d’avance. Et le peuple de se « faire surprendre » par l’issue d’un cinéma de mauvais goût, sur fond de scénario de mauvaise facture… Salut !
Sneiba El Kory