CAMARA Saloum Mohamed, ancien ministre de la fonction publique, du travail et de la modernisation de l’administration a tiré sa révérence à 66 ans, ce dimanche 07 juillet 2024, à Nouakchott.
Docteur en Sciences Politiques (Université Paris I – Panthéon Sorbonne, France), ce natif de Selibaby fait partie d’une liste de cadres de cette ville, qu’on peut compter sur les doigts d’une seule main, qui ont eu le privilège d’occuper le fauteuil ministériel depuis l’indépendance (1960).
Saloum, était modeste, humble et ouvert d’esprit.
Il n’a jamais renié ses amis . Il était fidèle à son « petit monde » en toute circonstances, en temps de vaches maigres comme en temps de prospérité ou de bombonce.
Ses amis sont unanimes, l’homme était brillant et studieux depuis l’école primaire. Il était frêle, fragile, même maladif depuis l’enfance. Cependant, il etait robuste de l’intérieur : toute sa force était dans sa tête.
Très jeune déjà, la lecture était une passion chez lui. Sans doute, une vocation intellectuelle transmise par le bais de son frère aîné, l’ancien ministre de la santé, sous l’ère Ould Taya, Mody Mohamed CAMARA. Un homme de culture exceptionnelle. Professeur de philosophie et pédagogue émérite dans une autre vie professionnelle, où il enseignait l’amour de la sagesse aux lycéens.
Le costume ministériel, il l’a enfilé pendant une courte période, en servant l’Etat avec patriotisme et humilité, jusqu’au jour où, il a été remercié pour des raisons et logiques politiciennes, sans être blâmé.
Sans jamais renier les siens, tomber comme certains dans la condescendance de la fonction ministérielle, de son parcours académique ou de ses origines sociales, Saloum n’a jamais voulu faire des mus, en se mettant dans la peau d’une autre personne, d’un autre personnage. Il est resté lui-même et toujours égal à lui-même.
Une posture difficile, surtout quand on sait que dans notre société mauritaniennes, le paraître d’un jour peut effacer « l’être naissance » pour servir des desseins opportunistes nourrissant d’une mégalomanie empruntée.
Jamais, vous ne trouverez son nom mentionné dans une affaire sulfureuse. Jamais, Saloum n’a pris une position incongrue dans un débat de société, politique etc.
Il a vite su faire la part des choses entre le ministre, l’intellectuel et le natif de Selibaby.
Ainsi, il a pu réussir là où beaucoup ont échoué. Ces derniers, une fois promus, par manque d’humilité, ils ont tourné le dos honteusement et ingratement, à tous ceux qui les ont aidés, soutenus et entretenus pendant les moments de galère.
Son passage, si éphémère soit-il au ministère de la fonction publique, restera marquée, entre autres, par la réforme de l’âge de la retraite de 60 à 63 ans.
Nos condoléances à la famille éplorée.
Que son âme repose en paix !
Seyré SIDIBE