Les forces armées et de sécurité ainsi que les enseignants du Fondamental sont gagnants de ce 64ème anniversaire de l’Indépendance avec une augmentation de leurs indemnités mensuelles de 15 000 ouguiyas pour les soldats et agents et de 10000 ouguiyas pour les sous-officiers.
Ce bonus des salaires des deux catégories importantes de fonctionnaires de Ould Ghazouani est dicté par une volonté politique de récompenser la grande muette et d’apaiser la colère des enseignants pour la réussite de l’école républicaine.Le président mauritanien fait également des promesses pour augmenter le SMIC et les retraites du public. Mais ce 64ème anniversaire de l’indépendance comme les précédents depuis 1990 ne fait plus des forces armées notamment un bouclier protecteur d’une partie des Mauritaniens qui commémorent l’assassinat des 28 soldats négro-africains à la base militaire d’Inal.
Des crimes impunis à cause de la loi d’amnistie de 1993 sous le régime du génocidaire Ould Taya. Son discours à la nation devient alors inaudible par les veufs et orphelins qui attendent depuis 34 ans les corps pour des sépultures dignes et toutes les victimes militaires et civils des déportations de 1989.
L’unité nationale et la cohésion sociale en filigrane dans ce discours c’est du pipeau. De même le dialogue politique à venir est une parodie de démocratie dans un pays gouverné par des militaires. Et la consolidation d’un Etat de droit est un simple voeu depuis 2019.
Cherif Kane