Près d’une vingtaine de journalistes des médias publics nationaux et privés ainsi que des correspondants de médias étrangers ont profité cinq jours durant d’une formation sur la « désinformation et le fact-checking » .
Cette nouvelle pratique journalistique fait de la vérification des sources, la recherche des preuves dans le traitement de l’information une obsession pour les professionnels des médias dans le dessein de lutter contre la désinformation.
Ce séminaire a permis de consolider les fondamentaux de la profession journalistique, entre autres – s’astreindre au respect de la vérité, vérifier par essence ses informations, servir en priorité les intérêts des citoyens, fournir une information complète et équilibrée -, en prenant en compte les nouveaux défis liés au développement des nouvelles techniques de l’information et de la communication ayant pour corollaire : infobésité et ainsi que la propension pour la désinformation et la manipulation de l’information.
C’est en cela que la Haute Autorité de la presse et de l’Audiovisuel est dans la prévention. En effet, en collaboration avec ses partenaires : l’Ambassade de France à Nouakchott, L’Ecole Publique de Journalisme de Tours et Médias et Démocratie, elle a offert l’opportunité aux journalistes de comprendre et d’appréhender les phénomènes de la désinformation pour protéger la profession journalistique, minimiser les dérives et lutter contre les rumeurs de quelques natures qu’elles soient.
Dans cette démarche, la HAPA devient un partenaire stratégique des médias en vue d’accompagner la presse nationale vers son éclosion pour servir un pilier fondamental de la démocratie et de l’Etat de droit : le droit à une information de qualité.
La formation a été assurée par Laurent BIGOT, directeur de l’Ecole Publique de journalisme de Tours et directeur des formations de Médias et Démocratie. L’expert Français a expliqué que le fact-checking est née en Floride aux Etats Unis avec comme objectif : la démystification des rumeurs.
Il a expliqué les différentes évolutions du phénomène de fact-cheking des USA, en Europe et même son introduction timidement sur le continent Africain où la labélisation des médias est quasi inexistante.
M.BIGOT a demandé aux journalistes de faire bon usage des outils et techniques appris pour lutter contre les différentes formes de la manipulation de l’information en vue de crédibiliser davantage les journalistes et les médias.
Le président de la HAPA, Houssein Ould Medou et Alexandre GARCIA et l’ambassadeur de France à Nouakchott ont salué l’opportunité de cette formation et salué cette collaboration dans un contexte de réforme de la presse initiée par les autorités Mauritaniennes.
Nous avions recueilli les impressions des participants sur la formation : la satisfaction reste le sentiment le plus partagé.
« Cette formation a été très instructive et m’a permis d’acquérir d’amples connaissances sur les logiciels et outils de vérification des information et de comprendre le travail des fact-chekeurs.Ces méthodes, nous allons les faire siennes pour nous en servir dans nos rédactions pour lutter contre la désinformation « .
« C’est une formation très intéressante et d’actualité mais elle m’a paru trop théorique, certainement c’est à cause du temps imparti. Nous avions acquis une masse impressionnante d’informations instructives.
J’ai déjà participé à des formations sur le phénomène de la désinformation, mais j’avoue celle- là m’a permis de comprendre qu’on peut aller au-delà de la vérification pour intégrer la labélisation des médias et à ce titre ces médias peuvent gagner de l’argent en adoptant le fact-checking ».
Dans un pays multi ethnique qui connait une floraison sans précédent des médias en ligne, l’intérêt de cette formation n’est plus à démontrer pour lutter contre la manipulation de l’information, souvent utilisée pour servir le discours de la haine pour fragiliser la cohésion nationale.
Seyré SIDIBE