Sahara Média – L’inspecteur général d’état, El Hacen O. Zein, a rejeté les informations ayant circulé ces derniers temps à propos de « l’évaporation de milliards» consécutivement à des détournements à grande échelle.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi soir, O. Zeine a trouvé « exagérées ces informations » avant d’ajouter que les missions d’inspection entreprises par l’institution ont permis de découvrir la disparition de 13,7 milliards d’ouguiyas.
Cette conférence de presse, la première du genre, intervient après des informations ayant circulé à grande échelle faisant état de la disparition de 20 milliards du budget de l’état dans des opérations douteuses.
Répondant à ces rumeurs, l’inspecteur général a déclaré disposer de données qui attestent que les montants en question ont permis la réalisation de projets concrets dont notamment celui signé entre le ministère de l’hydraulique et le génie militaire d’un montant de 10,4 milliards et qui a porté sur différents projets importants.
Parmi ceux-ci l’extension et le renforcement du réseau alimentant la capitale depuis le champ captant d’Idini, l’approvisionnement en eau de la localité de Bouhdida depuis le lac de Bouhchicha qui approvisionne la ville de Magta Lahjar.
Ces milliards ne se sont pas évaporés car la localité de Bouhdida qui buvait de l’eau saumâtre est approvisionnée aujourd’hui en eau potable.
Autre projet réalisé dans ce domaine, celui ayant permis d’approvisionner la ville de Boghé, naguère approvisionnée à partir de puits, depuis l’eau du fleuve, une eau de meilleure qualité et plus abondante.
Même s’il a mis en garde contre l’exagération du phénomène du détournement, l’inspecteur général de l’état a cependant affirmé que le détournement ne saurait disparaître définitivement mais que le plus important est la prévention et la volonté politique pour lui faire face.
Ould Zeine a révélé que l’inspection générale d’état a dépêché récemment 19 missions dans 178 collectivités et visité 180 projets ou infrastructures afin d’en vérifier la situation et s’assurer des critères d’exécution.
Sur un total de 60 milliards d’ouguiyas soumis au contrôle, il a été découvert que 13,8 milliards ont été dépensé de manière inappropriée, dont 2,7 milliards détournés remboursés à hauteur de 1,3 milliard par les personnes concernées tandis que d’autres, qui ont refusé de répondre aux injonctions de l’inspection.
L’inspecteur général d’état a déclaré par ailleurs que 20 personnes ont été écrouées, sans en avoir révélé les identités, pour leur implication dans des opérations de détournement pour avoir refusé de restituer les montants détournés.
Il a ajouté que les missions d’inspection ont porté des réserves sur un total de 8 milliards d’ouguiyas sous formes de factures fictives qui seront sujet de vérification après qu’un montant de 2,4 milliards ait été rejeté.
Les missions ont découvert la perte de 3 milliards dans des erreurs de gestion, un dossier transmis à la cour des comptes pour prendre les mesures appropriées.
L’inspecteur général d’état, à l’adresse de la presse, a révélé qu’il tiendra périodiquement des conférences de presse pour les informer des résultats des inspections.
« Quiconque peut détourner des deniers publics, mais une fois démasqué, il est tenu de restituer les fonds détournés ou aller en prison » a notamment déclaré El Hacen O. Zeine.
Il a encore dit que l’objectif visé par l’inspection « est la dissuasion et la prévention », avant d’ajouter que les plans de l’institution sont élaborés suivant les risques, car 90% des dangers de la corruption se limitent à 10% des institutions.
L’inspecteur général d’état a enfin déclaré que personne ne peut se prévaloir d’empêcher la corruption demain ou après-demain et le discours que nous vous tenons est basé sur la crédibilité.