๐‹โ€™๐ข๐ง๐š๐ฎ๐ ๐ฎ๐ซ๐š๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐๐ฎ ๐๐จ๐ง๐ญ ๐๐ž ๐ฅโ€™๐š๐ฆ๐ข๐ญ๐ขรฉ : ๐ฎ๐ง๐ž ๐ซ๐ž๐ง๐œ๐จ๐ง๐ญ๐ซ๐ž ๐ž๐ง๐ญ๐ซ๐ž ๐ฉ๐จ๐ฅ๐ข๐ญ๐ข๐ช๐ฎ๐ž๐ฌ ๐รฉ๐ฉ๐จ๐ฎ๐ซ๐ฏ๐ฎ๐ฌ ๐๐ž ๐ฏ๐ข๐ฌ๐ข๐จ๐ง ?

๐‹โ€™๐ข๐ง๐š๐ฎ๐ ๐ฎ๐ซ๐š๐ญ๐ข๐จ๐ง ๐๐ฎ ๐๐จ๐ง๐ญ ๐๐ž ๐ฅโ€™๐š๐ฆ๐ข๐ญ๐ขรฉ : ๐ฎ๐ง๐ž ๐ซ๐ž๐ง๐œ๐จ๐ง๐ญ๐ซ๐ž ๐ž๐ง๐ญ๐ซ๐ž ๐ฉ๐จ๐ฅ๐ข๐ญ๐ข๐ช๐ฎ๐ž๐ฌ ๐รฉ๐ฉ๐จ๐ฎ๐ซ๐ฏ๐ฎ๐ฌ ๐๐ž ๐ฏ๐ข๐ฌ๐ข๐จ๐ง ?

Toute une administration mobilisรฉe pour inaugurer un pont offert : cโ€™est grave, mais peu semblent sโ€™en offusquer. Et pourtant, il y a de quoi tirer la sonnette dโ€™alarme.
Ce qui devrait relever dโ€™un acte ordinaire de gestion publique devient un spectacle de pouvoir. Derriรจre cet รฉvรฉnement en apparence banal se cache une rรฉalitรฉ bien plus prรฉoccupante : la dรฉnaturation progressive de lโ€™ร‰tat par lโ€™hyperprรฉsidentialisme.

Ce constat dรฉpasse largement le cas de la Mauritanie. Cโ€™est une rรฉalitรฉ bien ancrรฉe dans de nombreuses administrations africaines. On y observe une concentration excessive du pouvoir autour de la figure prรฉsidentielle, au dรฉtriment des institutions intermรฉdiaires et des mรฉcanismes dรฉmocratiques normaux.

Cette effervescence autour dโ€™un pont financรฉ et construit par la Chine sโ€™explique par une seule chose : la prรฉsence du chef de lโ€™ร‰tat.

Devant lui, les discours se peaufinent, les postures sโ€™alignent, les louanges sโ€™รฉlรจvent. Pourtant, plusieurs dรฉrives sont manifestes :
โ€ข Lโ€™hyperprรฉsidentialisme : le prรฉsident devient lโ€™incarnation de tout, jusquโ€™au moindre projet dโ€™infrastructure. Il est perรงu comme lโ€™artisan unique, bien que les citoyens ne soient pas dupes.
โ€ข Le culte du symbole : on prรฉfรจre lโ€™image, la mise en scรจne et le spectaculaire ร  lโ€™action concrรจte et ร  la rigueur dans la gestion publique.
โ€ข La dรฉresponsabilisation des administrations locales : devenues incapables dโ€™agir sans validation prรฉsidentielle, elles se retrouvent vidรฉes de leur rรดle naturel.
โ€ข La dรฉpendance extรฉrieure normalisรฉe : cรฉlรฉbrer un ouvrage entiรจrement financรฉ par lโ€™รฉtranger comme une victoire nationale traduit une rรฉsignation face ร  notre faiblesse structurelle.

Dans un systรจme institutionnellement sain, le maire de la commune concernรฉe aurait pu inaugurer ce pont, en tant que reprรฉsentant lรฉgitime des populations locales. Cela aurait donnรฉ du sens ร  la dรฉcentralisation, renforcรฉ la confiance des citoyens dans leurs รฉlus de proximitรฉ, et favorisรฉ lโ€™appropriation locale des projets.

Mais nous sommes encore loin de cette maturitรฉ politique. Ce que nous voyons, cโ€™est un ร‰tat thรฉรขtral, oรน lโ€™efficacitรฉ est secondaire, et oรน le pouvoir local nโ€™est quโ€™un figurant.

Il devient urgent de repenser les fondements de notre gouvernance.
Les gรฉnรฉrations ร  venir auront un vaste chantier. Ou, pour reprendre un mot qui rรฉsonne bien chez nous : du boulot. Il faudra dรฉconstruire le culte du sommet, redonner du sens ร  lโ€™action publique, et bรขtir des institutions solides, crรฉdibles et responsables.

๐’๐จ๐ฎ๐ฅ๐ž๐ฒ๐ฆ๐š๐ง๐ž ๐’๐ข๐๐ข๐›รฉ

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *