Le360afrique – Biram Dah Abeid, candidat classé deuxième au scrutin présidentiel du 29 juin 2024, avec 22,10% des suffrages, remporté au premier tour par Mohamed Cheikh El Ghazouani, crédité de 56,22% des voix, a déclaré son rejet des chiffres officiels, définitifs, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le Conseil Constitutionnel, pour «fraude massive».
Cependant, il reste ouvert à un dialogue avec les autorités, dans l’objectif d’une refonte de toutes les institutions impliquées dans la gestion du processus électoral.
Le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 29 juin dernier, Biram Dah Abeid, a tenu le mercredi 10 juin un point de presse au cours duquel Il a invité ses partisans à rester mobilisés pour des manifestations et des protestations pacifiques, actions reconnues comme un droit constitutionnel, par rapport auquel l’administration est tenue de prendre des dispositions pour permettre un exercice effectif.
Il a par la suite vivement dénoncé «de multiples cas de fraudes» opérés dans des localités isolées «avec des votes à 100% attribués au candidat du pouvoir».
Birame a aussi dénoncé l’attitude radicale du camp de Mohamed Cheikh El Ghazouani, les violences à l’origine de morts dans la ville de Kaédi et de plusieurs centaines d’arrestations dans d’autres localités.
Le député abolitionniste, plusieurs fois candidat malheureux à une élection présidentielle, a par ailleurs vivement condamné l’attitude des Etats-Unis, de la France et de l’Europe «qui ont choisi de reconnaitre et soutenir le camp de la fraude et de la dictature, contre le peuple mauritanien».
Un choix incohérent, qui expliquerait en grande partie la colère des peuples du Sahel contre les puissances occidentales, à l’image de ce qui se passe au Mali, au Burkina Faso et Niger.
Dans la perspective d’un éventuel dialogue avec le gouvernement, Birame Dah Abeid réclame une réforme en profondeur de toutes les institutions dédiées à la gestion du processus électoral, à l’image de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et d’un Conseil constitutionnel, deux institutions «vampirisées et vassalisées» par le pouvoir exécutif.
Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)