Kassataya – Le vote communautaire avait fait écho lors des élections de 2018 et de 2019 qui avaient montré une forte tendance du vote des négro-africains de la vallée en faveur du candidat de la Coalition Vivre Ensemble CVE.
Pour autant ces bons résultats résultent de tous les votes des électeurs dans leur diversité. Mais le risque est réel dans un pays fracturé depuis des décennies.
C’est le sentiment des observateurs à la veille des élections et qui pointent un vrai-faux débat sur le vote communautaire comme un rempart à la discrimination des communautés négro-africaines et harratine.
Le débat est relancé avant le 13 mai prochain. Il s’agit d’élections intermédiaires pour élire un nouveau parlement, de nouveaux maires et de nouveaux conseillers régionaux avec la présidentielle de 2024 en ligne de mire.
Les bons résultats du candidat présidentiel de la CVE dans la vallée en 2019 laissent penser à un vote communautaire pour certains observateurs tandis que pour d’autres un vote utile. C’est la face cachée de la difficile cohabitation depuis 1960.
Qu’on le veuille ou non, l’appartenance communautaire est une réalité culturelle qui n’est pas propre à la Mauritanie où coexistent les communautés arabo-berbères et négro-africaines.
Mais pour des raisons électorales la communauté n’a pas de sens en droit mais à condition que tous les citoyens aient le même droit de s’inscrire et de voter. A défaut ils deviennent des citoyens de seconde zone. C’est ce manquement à l’égalité citoyenne qui exacerbe le vote communautaire.
Cette distinction identitaire est présente à chaque élection sous la forme de vote parenté ou ma communauté d’abord ou vote achat des consciences. Le vrai débat c’est dans le vote utile c’est-à-dire le vote pour le changement.
Malheureusement c’est une utopie dans un pays où les citoyens n’ont aucune idée du programme des candidats surtout pour les candidats au pouvoir dont le bilan médiocre n’est plus à démontrer.
Malheureusement ces mauvais résultats du président Ould Ghazouanii jouent en faveur de la reconduction de son régime. Comme en 2018 le vote communautariste risque d’être dominant par rapport au vote du changement.
Seul ce dernier permet de lutter contre toutes les formes de discriminations, la pauvreté des Mauritaniens qui aspirent à la modernité et à l’alternance démocratique à laquelle ils rêvent depuis 1978.
Cherif Kane